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Place de l'église Saint-Éloi

Dans le cadre des Journées du Patrimoine en Wallonie 2021, ayant pour thème "Femmes et Patri-moine", l'Administration communale de Jurbise, en collaboration avec l'ASBL No's Village's, a mis à l'honneur trois grandes figures Jurbisiennes de la résistance en Belgique : Hermine Waneukem, Louisette Carlier et Marie-José de la Barre d'Erquelinnes.

Le vendredi 10 septembre 2021, au Square Henri de la Barre d’Erquelinnes réhabilité pour l’occasion, près du monument aux morts jouxtant l’église Saint-Eloi, ces trois dames ont été faites, à titre posthume, citoyennes d’honneur de la commune de Jurbise en présence des autorités civiles, militaires et des descendants des trois héroïnes.

HERMINE WANEUKEM

Née à Bracquegnies le 18 avril 1889, Hermine suit son père, ouvrier aux chemins de fer, lors de ses nombreuses mutations. Ainsi, durant sa jeunesse, elle vit à Jurbise, Masnuy-Saint- Jean, Erbaut. Elle a 27 ans et habite Bruxelles où elle travaille comme couturière, lorsqu’elle est chargée, au sein d’un réseau d’espionnage appelé « Carlot-Louis », de recruter des hommes afin d’établir un réseau de renseignements des chemins de fer alors dirigés par les Allemands. Son but est de renseigner les Etats-Majors alliés sur leurs mouvements. La jeune espionne possède le nom de code de « Rosette ».

Toute la famille Waneukem participe activement à ce réseau d’espionnage. Le père Arille, natif de Jurbise, et la mère Marie, originaire d’Herchies, sont, pour l’un, chef de service, responsable du cour-rier, et, pour l’autre, réceptrice au sein du même réseau.

Hermine est l’une des têtes pensantes du réseau. Ce dernier commence à connaître quelques soucis avec la police allemande dès juillet 1915. Un des membres, en novembre de la même année, dénonce tout le réseau. 39 personnes sont arrêtées fin 1915. L’arrestation d’Hermine a lieu le premier dé-cembre de cette année. Quant à son père, il est arrêté le 5 janvier 1916. Marie Briffeuil, la maman et l’épouse, malgré des perquisitions menées au domicile de Salzinnes par la police allemande, elle, ne sera jamais inquiétée.

Le 29 février 1916, s’ouvre à Mons, dans l’actuel Théâtre royal, le procès des 39 accusés, dont trois femmes, qui doivent répondre de « Crime de trahison et d’espionnage ». Ce procès est connu sous le nom de « Grand procès de Mons ». Hermine Waneukem est défendue par l’avocat et poète bruxel-lois Thomas Braun. Celui-ci parle allemand et s’adresse en des termes éloquents et pathétiques aux officiers du prétoire. Il leur demande ce qu’ils diront après la guerre à leur fille si elle leur pose une ou des questions sur le procès de Mons. « Père, toi qui tenais le sort de cette jeune fille entre tes mains, qu’as-tu fais ? Dites-moi, qu’aimeriez-vous lui répondre ? Je l’ai fait fusiller ou je l’ai graciée ? ».

Cette technique de défense fonctionne. Tout d’abord condamnée à mort deux fois, sa peine est, sur recours introduit par le tribunal lui-même, commuée en 15 ans de travaux forcés à perpétuité.

Elle est envoyée dans deux camps différents en Allemagne : tout d’abord à Siegburg, puis en Saxe. Elle est libérée le 11 novembre 1918.

Son père, condamné à 15 ans de prison, est lui aussi interné dans un camp allemand.

Hermine va reprendre Après-Guerre une vie « normale ». Lors de la Seconde Guerre mondiale, elle ne fera partie d’aucun mouvement de résistance. Dans les années 1960, elle s’installe avec son se-cond mari à Erbisoeul où elle décède en septembre 1972. Elle est enterrée au cimetière d’Erbisoeul.


LOUISETTE CARLIER

Fille d’un couple d’agriculteurs d’Herchies-Vacresse, Louisette est née en 1906. Elle a 34 ans en 1940 et deux enfants lorsque la guerre éclate. Dès le début du conflit, elle s’engage dans la résistance. Elle fait partie de plusieurs réseaux : Sabot (réseau d’évasion vers la France et la Zone libre), Tégal et Zéro (réseaux de collecte de renseignements à faire passer au gouvernement belge en exil et aux Britanniques), puis, à partir de 1941, de la Légion Belge. En 1942, elle collabore également au réseau français Marco-Polo.

Elle organise et permet le passage de la ligne de démarcation à des militaires, à des civils ou à de jeunes Belges soucieux de rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer le combat. Elle effectue plus de 50 voyages entre la Belgique et la France permettant ainsi le passage de 987 personnes.

Elle est arrêtée dans la gare de Mons le 4 septembre 1942. Elle séjourne tout d’abord dans deux prisons belges : Mons du 4 septembre 1942 au 12 août 1943, Saint-Gilles du 12 au 14 août 1943.

Elle est condamnée à mort le 4 mars 1943 pour aide à l’ennemi et espionnage. Le jugement est sus-pendu le 29 mars. Une seconde sentence de mort est prononcée le 4 juin ’43. Son exécution, prévue le 18 juin, est remise à une date ultérieure. Suite à l’obtention d’un recours en grâce, elle est envoyée de prison en prison. La dernière était celle de Aïchach, près de Munich, et c’est là qu’elle a été libérée par les Américains le 29 avril 1943.

Elle s’était juré que, si elle revenait vivante de captivité, elle irait s’établir à Montrichard, dans le Loir-Et-Cher, localité qu’elle connaissait bien, située favorablement pour le passage en zone libre. Après s’être refait une santé en Suisse et avoir séjourné en Belgique, elle va s’installer en France et y vivre jusqu’ en 1972.

Louisette Carlier est décédée chez sa fille Emilienne à Woluwé-Saint-Pierre et ce, pendant la nuit du 1er au 2 janvier 1972. Elle est inhumée en terre hercinienne.


MARIE-JOSÉ DE LA BARRE D'ERQUELINNES

Elle naît à Cuckfield dans le Sussex le 30 avril 1916. Ses parents, le Comte Henri de la Barre d’Erquelinnes et la Comtesse Berthe du Parc-Locmaria, sont réfugiés, durant la Première Guerre mondiale, en Angleterre. Ils rejoindront le château des Viviers à Jurbise à la fin du conflit.
Dès 1938, Marie-José rejoint le corps motorisé de la Croix-Rouge. Après mai 1940, des officiers de l’armée italienne, présents sur la base de Chièvres, établissent leur Etat-Major dans le château fami-lial.

En octobre 1940, le baron Albert Kervyn de Lettenhove la recrute. Kervyn appartient au premier réseau de renseignements dans lequel l’apport des nobles est important : les «Amis de Charles».

Celui-ci est officiellement une section du réseau Zéro. Quand on parle de Charles, il s’agit de Charles Woeste, docteur en droit de Louvain et secrétaire à l’office des Pensions et invalidité. Il est le petit-fils du ministre d’Etat du même nom qui a reçu en 1914 une concession de noblesse hérédi-taire.

Kervyn est chargé d’organiser la surveillance des aérodromes. Marie-José, avec qui il a dansé Avant-Guerre, lui est ainsi d’une aide précieuse. Les Italiens sont bavards. Marie-José leur tire les vers du nez.
Elle recueille des informations sur les avions allemands présents à Chièvres. Les Britanniques ont besoin de connaître la proportion des bombardiers par rapport aux avions de chasse. Marie-José re-crute des agents pour le service. Dès juin ’41, suite à l’arrestation accidentelle d’un membre du ré-seau, l’organigramme de celui- ci est revu et corrigé. Le réseau est divisé en cinq sections. Marie-José s’occupe de celle de l’aviation.

En octobre ’42, Charles Woeste est arrêté. Marie-José sent le danger arriver. Elle traverse alors la France, l’Espagne et s’enfuit à partir du Portugal vers l’Angleterre. Là-bas, elle est incorporée au sein de :« Belgian emergency relief ». En automne ’44, elle travaille comme officier de liaison sur une base américaine à Marseille.

En 1946, de retour en Belgique, elle se marie avec Charles Villiers, un citoyen britannique, qu’elle a rencontré à Bruxelles. Elle part vivre en Angleterre. De cette union naissent deux filles. Elle se lie d’amitié avec la Reine-Mère Elisabeth. Elle décède le premier février 2015.


HENRI DE LA BARRE D'ERQUELINNES

Henri, Comte de la Barre d'ErquelinnesHenri Marie Joseph Adhémar, Comte de la Barre d'Erquelinnes, fils de Roger de la Barre d’Erquelinnes et de Valentine Obert de Thieusies, est né à Bruxelles le 21 décembre 1885 et décédé à Jemappes (Mons) le 20 novembre 1961 à l’âge de 75 ans.

Henri Marie Joseph Adhémar, Comte de la Barre d'Erquelinnes, est un homme politique belge, membre du Parti catholique.

Après des humanités à l’école abbatiale de Maredsous, il obtient le titre de Docteur en droit de l’université de Louvain. En 1910, il effectue un tour du monde qui le conduit aux Indes, en Indo-chine, au Japon, et aux Etats-Unis. En 1912, il s’inscrit au barreau de Mons, mais n’exercera une fonction d’avocat.

Dès 1911, il est élu conseiller communal de Jurbise puis bourgmestre de Jurbise de 1926 à 1943, date à laquelle il est démis par les Allemands. Sénateur de l’arrondissement de Mons-Soignies de 1929 à 1954, il est désigné comme Ministre de l’agriculture du 26 septembre 1944 au 12 février 1945, sous les gouvernements Pierlot V et Pierlot VI. Il sera bourgmestre de Jurbise de 1926 à 1943, date à laquelle il est démis de ses fonctions par l’occupant.

Il épouse en 1912 Madame Berthe du Parc-Locmaria (1890-1980).

De cette union sont nés : Béatrice en 1913, Jean dit John en 1915, Marie-José en 1916, Alain en 1920, Xavier en 1922, Francis en 1924, et Philippe en 1928.

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